L’incohérent couramment

compromis
entre fragilité et désespoir.
demain soir,
pas un seul survivant.
terre de sang
brûlures dans les dents –
– qu’on arrête
c’est hypocrite et partagé
demain à l’apogée
demain en soirée
j’aurai du poulpe et une corde à sauter –
– pulpe et cœur brisé
plénitude et cœur salé
l’ancre sera bien lestée
des dents dedans
des toits dessus
des fils de plomb –
– l’ambiance harasse ras
la balance pense bas
compense, ou ne compense pas
danse constante
demain soir, nous ne serons pas morts –
– alors mords, — mordez mordons mordicus
à l’hameçon — en fer noir
et remontons l’ancre — en fer noir
en manque,
l’étrange animal, manque –
– amiral c’est ainsi
demain c’est fini
ne pleure pas je t’en supplie je t’en prie
ne me nie

/+/

fleur bleue
ou rouge ou rose ou verte
noire vestale
le cœur dans l’encre vespérale –
– roseau dans l’eau
bambou là-haut
plumeau dans le dos
pruneau dans le dos ! –
– demain, tu seras mort.
morsure du morse dans le mollet
parachute en tissu doré
c’est claqué, plié
plus la peine de lutter

/+/

c’est injuste, auguste
sale rustre !

/+/

jambe de bois
couleur petit-pois
sarbacane de joie
parapluie en soie –
– nue dans la rue elle fait sa mue
toujours plus belle, l’aube –
– cette terre brûlée
ce papillon cramé
cette saleté de camé
bâtard, enfoiré –
violence
errance
blanche transe –
ça panique
ça pique
opale crique –
– coup de trique
ça nique ! vieille bique –
– solstice ; genièvre
ne pleure pas ; fièvre
bander, débander. parler, s’arrêter
quel cirque… nom d’une pipe

Photographie d’illustration : Incoherent, par Kevin Dooley, sous Creative Commons BY 2.0.